Alison
Rabillon
Apprenez votre texte à 200 %. Sans le texte, le travail de l’acteur est impossible.
Alison Rabillon, logopède le jour (orthophoniste) et comédienne la nuit, nous explique son parcours au sein du Cours Florent Bruxelles.
- D’où viens-tu et quel a été ton parcours avant d’intégrer le Cours Florent à Bruxelles??
Je suis Française, et je suis venue au départ en Belgique pour les études paramédicales. Je viens d’Orléans et je suis arrivée à Bruxelles, il y a 6 ans et demi pour intégrer l’école Marie-Haps en logopédie. À la fin de mes études, j’ai eu la chance d’avoir une proposition d’emploi. J’ai décidé de suivre le chemin qu’on m’offrait et de rester à Bruxelles.
Toutefois, après un an, j’ai eu la sensation qu’il manquait quelque chose à ma vie pour être pleinement épanouie. Malgré tout mon amour pour ce métier, bâtir une carrière de logopède n’était pas l’objectif que je voulais atteindre. J’ai donc décidé d’intégrer le Cours Florent à Bruxelles. L’envie de faire du théâtre était présente depuis longtemps.
- Avais-tu des appréhensions avant d’entrer dans le cursus? de formation? Peux-tu nous parler de ta première année de formation d'acteur et de ce que tu y as appris??
Ce n’était pas de l’appréhension, mais de l’impatience. J’avais hâte de commencer ce cursus. J’ai beaucoup de chance d’avoir déjà un métier. Cela m’a permis, je crois, d’entrer dans ce cursus en abandonnent une certaine «?pression de réussite?».
La première année au Cours Florent m’a beaucoup appris sur la vie, sur les autres, sur moi-même et le théâtre bien sûr?! J’ai découvert la question de la légitimité qui ne s’était jamais posée auparavant. J’ai dansé. J’ai entr’aperçu ce que voulait dire «?être comédien?». J’ai appris à travailler un rôle, un texte, seule puis avec des partenaires.
J’ai rencontré des personnes formidables. Je me suis exercée à communiquer. J’ai découvert ce que j’aimais jouer, ce qui était facile, et au contraire ce qui était difficile... J’ai chanté. J’ai enrichi ma culture théâtrale. J’ai approfondi l’écoute de l’autre. J’ai appris à créer une situation de jeu. J’ai lâché prise !
- Comment as-tu abordé ta deuxième année, et qu’en attendais-tu??
J’ai été très heureuse de retrouver les Cours Florent à la rentrée. J’avais très envie de travailler plus de pièces, de rôles, de techniques et avec des partenaires différents. La singularité de chacun nous enrichit incroyablement. J’ai envie de m’émanciper et d’explorer de nouvelles choses. Je suis très heureuse de pouvoir participer aux ateliers, qui vont pouvoir m’aider dans cette recherche.
Cette deuxième année me permet d’évoluer et de me rapprocher un peu plus de mon but.
- Trois échéances se sont déjà déroulées pour les élèves de deuxième année : Moniologue, Contrastes et Parcours d'un rôle. Comment cela s’est déroulé??
Ces échéances étaient très différentes et chacune d’elle m’a permis de progresser.
Pour Monologue, l’échéance arrive très rapidement après la rentrée. Nous avons peu de temps pour la préparer avec notre professeur. Nous devons donc être très autonomes. Cela permet de se confronter à la réalité.
Nous avons beaucoup plus de temps pour Contrastes. C’est une échéance qui nous engage dans des scènes très différentes et parfois déstabilisantes. J’ai pris beaucoup de plaisir?! J’ai souvent un goût d’inachevé avec les échéances : on présente les scènes travaillées, mais elles ne sont pas aussi abouties qu’on aimerait qu’elles soient?! Il y a encore tellement de marge de progression.
Pour Parcours d'un rôle, nous avons dû choisir un rôle dans une pièce, et présenter 3 à 5 scènes qui permettent de mettre en avant son évolution. Avec Damien Chardonnet-Darmaillacq chaque élève a fait des lectures des parcours qu’il a choisis. Une fois le parcours défini, nous avons travaillé uniquement sur le texte de notre rôle sans faire intervenir les répliques.
Nous avons préparé 3 parcours techniques : un parcours «?respirations?», un parcours «?focales?», un parcours «?corps?». Le but étant de se concentrer sur les techniques apprises. Puis, nous avons intégré nos partenaires, et enfin la mise en scène.
- Tu prépares l’échéance Fragments. De quoi s’agit-il?? Comment s’organise ce travail??
Fragments est une échéance en lien avec un thème précis, trois pièces nous ont été proposées par Damien, notre chargé de cours. Le début du travail consiste à couper ces pièces pour qu’on puisse les jouer en 45 minutes environ. C’est un travail de table qui nous demande de la concentration et de la patience. Nous devons nous accorder sur les scènes et les répliques à garder. On découvre la sensibilité de chacun, ce qui nous touche où ce qu’on a envie de défendre, c’est très enrichissant.
J’ai hâte de commencer le travail des scènes et de la mise en scène. Rendez-vous le 21 juin pour voir le résultat !
- Comment gères-tu ton temps entre les cours et les répétitions?? As-tu d’autres projets ou engagements en dehors de l’école??
Je continue d’exercer en tant que logopède dans une école. Je travaille donc la journée et je suis les cours du soir. Les répétitions s’organisent soient avant les cours, ou le weekend suivant les disponibilités de mes partenaires.
- Quelle réplique de théâtre ou de cinéma t’a marquée dans ton parcours et pourquoi??
«?Mieux vaut avoir mal vécu sa propre vie que d’avoir bien vécu celle d’un étranger?» Ivan Viripev — Danse «?Delhi?». Mon père m’a toujours dit qu’il fallait se battre dans la vie. Aujourd’hui, c’est moi qui dis souvent à mon entourage qu’il faut être acteur de sa vie, rien ne frappe tout seul à notre porte. Ivan Viripev l’exprime magnifiquement et beaucoup mieux que nous !
- Quel conseil peux-tu donner à un futur élève du Cours Florent??
Je transmettrais le conseil que Damien Chardonnet-Darmaillacq nous a donné : «?Apprenez votre texte à 200 %?». Sans le texte, le travail de l’acteur est impossible. On se retrouve dans un espace restreint entre recherche et prononciation des mots. Or, ce que l’on cherche sur le plateau ; c’est la liberté !