Portrait croisé de Hugo Samperiz et Margaux Lebrun, anciens élèves du Cours Florent Bordeaux sur scène à Paris
Portrait

Hugo Samperiz
Margaux Lebrun

Hugo Samperiz et Margaux Lebrun, anciens élèves à Bordeaux sont sur scène à Paris avec "La confiture de coings"

Campus Bordeaux
Année 2023
ancien

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

  • Hugo : Je m'appelle Hugo Samperiz, j'ai 29 ans et je suis originaire de Perpignan. J'ai suivi ma formation théâtrale au Cours Florent à Bordeaux.
  • Margaux : Moi c'est Margaux Lebrun, également 29 ans. Je viens de Picardie et, comme Hugo, j'ai fait mes études aux Cours Florent à Bordeaux.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans une carrière dans l’art vivant ?

  • Margaux : Depuis que je suis toute petite, le théâtre a toujours occupé une place importante dans ma vie. À l’école primaire, je préférais passer du temps à organiser des petites pièces de théâtre avec mes amis dans la bibliothèque plutôt que de jouer dans la cour de récréation. En grandissant, j’ai continué à pratiquer le théâtre en amateur jusqu’à ce que je prenne la décision de quitter le chemin tout tracé d’un CDI pour entrer en école de théâtre. J’ai suivi un stage au Cours Florent à Bordeaux, et à partir de là, c’était parti pour trois ans de formation ! Je ne regrette absolument pas ce choix.
  • Hugo : Pour ma part, je n’avais jamais fait de théâtre avant d’intégrer le Cours Florent. J’ai toujours aimé le cinéma et j’adorais faire le clown dans la vie quotidienne, mais grandir à Perpignan ne m’a pas donné l’opportunité de m’investir dans ce domaine. C’est lorsque j’ai déménagé à Londres, où j’ai vécu trois ans, que tout a changé. Là-bas, j’ai rencontré des gens qui faisaient de l’acting, et c’est cette proximité avec ce milieu qui m’a donné envie de m’y plonger. De retour en France, je me suis inscrit au Cours Florent à Bordeaux pour suivre un stage, et c’est là que tout a commencé.

Qu'est-ce que vous retenez de votre expérience au Cours Florent ?

  • Hugo : L’impact a été énorme, surtout au niveau personnel. Cela m’a permis de surmonter ma timidité. Avant, j’étais une personne assez introvertie et réservée. Mais cette formation m’a ouvert, non seulement par l’apprentissage artistique, mais aussi par les rencontres humaines. J'ai tissé des liens forts avec des personnes qui me ressemblaient, comme Margot (Lebrun) et Clara (Navarro), ainsi que d'autres camarades et professeurs formidables. Ce sont ces rencontres qui m’ont le plus bouleversé.
  • Margaux : Je rejoins Hugo sur ce point. Dès le stage, on est plongé dans l’univers du théâtre à 100%. C’est une semaine intense où l'on tisse des liens très rapidement, aussi bien avec les autres stagiaires qu’avec le professeur. Et ensuite, les trois années de formation sont toutes aussi riches. Les différents projets, les créations, et l’environnement de travail à Bordeaux, avec ce beau campus et un parc, donnent vraiment envie de s’investir. En deuxième année, c’est là que j’ai rencontré Hugo et Clara, et c'est vrai qu'à Bordeaux, l’esprit de famille règne. Les promotions ne sont pas énormes, donc tout le monde se connaît, ce qui renforce cette cohésion.

Y a-t-il des professeurs qui vous ont particulièrement inspirés ?

  • Hugo : Oui, en deuxième année, j’ai eu la chance de travailler avec Marie-Alix Coste de Bagneaux. C’était une très belle rencontre qui a fait de cette année l’une de mes préférées. En troisième année, j’ai eu Nathan Willcocks pour notre dernier module, et cela a été une expérience artistique et humaine incroyable. Sa manière de nous traiter comme une véritable équipe artistique, tout en gardant une approche pédagogique, m’a beaucoup marqué.
  • Margaux : Marie-Alix m'a également beaucoup marquée. Elle m'a même proposé de l’assister en deuxième année, ce qui m'a permis de découvrir l’aspect pédagogique du métier, un domaine qui m'intéresse énormément. J’aime l’idée de pouvoir transmettre, et cet assistanat m’a vraiment donné envie de m’investir dans cette voie. En troisième année, j’ai eu Suzanne Marrot, une pédagogue incroyable, capable de cerner ses élèves et de les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes. Bien sûr, Nathan Willcocks m’a aussi beaucoup inspirée. Il nous parlait comme à des comédiens professionnels, et cette façon de nous considérer nous a beaucoup aidés à progresser.

Un moment de fierté en tant qu’élèves au Cours Florent ?

  • Hugo : Mon meilleur souvenir, c’est en deuxième année avec "Victor ou les enfants au pouvoir" de Roger Vitrac. C’était la première fois que je me sentais vraiment libre de créer quelque chose qui me ressemblait. Je suis très fier du travail que j’ai présenté et des retours que j’ai reçus.
  • Margaux : Il y a plusieurs moments marquants pour moi. D'abord, en première année, avec l'exercice "Minute à soi", où l’on avait une minute pour créer une performance à partir d’un texte ou d’une idée personnelle. Après ma prestation, Marie-Alix m’a dit que je devrais vraiment faire de la mise en scène. C’est une remarque qui est restée ancrée en moi, et aujourd’hui, je ne me vois plus uniquement comme comédienne, mais aussi comme metteuse en scène. Ensuite, il y a eu les TFE, un grand moment de fierté. Grâce à cela, on a pu créer notre spectacle "La confiture de coings". Enfin, en deuxième année, j’ai interprété "Anna Petrovna" dans "Platonov". J’ai eu du mal au début avec ce rôle, mais au fil du travail, j’ai appris à l’aimer, et c’est devenu une expérience inoubliable.

Quelles compétences clés avez-vous acquises grâce au Cours Florent ?

  • Margaux : Le lâcher-prise, sans hésiter.
  • Hugo : Travailler en équipe. Pendant toute la formation, on est amené à collaborer avec des gens très différents, ce qui développe une capacité à s’adapter, à gérer les différences, tout en avançant ensemble. Cela m’a aussi aidé à savoir avec qui je voulais travailler, et avec qui cela serait plus difficile. C’est d’ailleurs cette capacité à bien s’entourer qui nous a permis de fonder notre compagnie "22h22" avec Clara et Léa Fritsch.

Comment le Cours Florent vous ont-ils préparés pour le milieu du spectacle ?

  • Hugo : À notre époque, il y avait moins de ressources pour nous préparer à l’après-école, comme créer une compagnie ou entrer dans l'industrie. Nous avons dû chercher par nous-mêmes. Mais aujourd’hui, grâce à Julien Delbès, le nouveau directeur du Cours Florent à Bordeaux, il y a davantage d’intervenants, de masterclasses, et de professionnels qui viennent partager leur expérience avec les élèves.
  • Margaux : Oui, c’est vrai que Julien a mis en place beaucoup de choses pour renforcer les liens entre les élèves et le milieu professionnel. Mais même à notre époque, lorsqu’on avait des questions, les professeurs étaient toujours là pour nous soutenir et répondre à nos interrogations. Ce côté bienveillant et familial est très présent.

Pouvez-vous nous parler de votre spectacle "La confiture de coings" ?

  • Hugo : "La confiture de coings", c’est vraiment un projet qui nous ressemble. C’est une histoire d’amour, mais racontée à l’envers, en commençant par la fin, quand les personnages ont 90 ans, puis en remontant le temps jusqu'à leur rencontre lorsqu’ils étaient enfants. Ce mélange d'humour et d’émotion nous tient particulièrement à cœur.
  • Margaux : On a commencé à travailler sur ce projet dès la rentrée de la troisième année. On savait déjà qu’on voulait faire notre TFE (Travail de Fin d’Études) ensemble. Aujourd’hui, ce spectacle est présenté à Paris, À la Folie Théâtre, et on en est très fiers. C’est un projet qui mêle à la fois poésie et humour, et qui touche toutes les générations.

Pourquoi venir voir votre spectacle ?

  • Margaux : C’est une expérience émotionnelle complète ! Vous allez rire, pleurer, vous reconnaître dans les personnages, quel que soit votre âge. Le spectacle est porté par des comédiens et comédiennes talentueux qui changent de corps et d’âge avec une fluidité impressionnante. C’est un moment de poésie et d’humour à ne pas manquer.

Quel conseil donneriez-vous à un élève ou futur.e élève du Cours Florent ?

  • Margaux. : La rigueur, le travail et la persévérance sont essentiels pour réussir dans ce milieu. Il faut aussi bien s’entourer, avoir des rêves, lire beaucoup, voir des pièces et nourrir son esprit. C'est ce qui nous permet de créer.
  • Hugo : Il faut se battre sans relâche. C’est un milieu difficile, mais si on est vraiment passionné, il ne faut jamais perdre de vue pourquoi on fait cela.

Recommanderiez-vous le Cours Florent ?

  • Hugo : Absolument. Ces années au Cours Florent ont bouleversé ma vie. Elles m’ont permis de me découvrir, d’apprendre l’acting, et surtout de faire des rencontres incroyables. Je souhaite à tous de vivre une expérience aussi enrichissante que la mienne. Je suis vraiment fier d’avoir fait cette école, c’est une belle aventure humaine et artistique.
  • Margaux : Je suis totalement d’accord. Le Cours Florent aborde tous les aspects du métier, que vous ayez déjà fait du théâtre ou non. On est vraiment bien accompagnés tout au long du parcours. C’est une école qui prépare très bien au métier de comédien ou comédienne, mais il faut y entrer avec un véritable engagement. Ce n’est pas un choix par défaut. Il faut être prêt à recevoir ce que les professeurs ont à transmettre et à travailler dur.

Y a-t-il des artistes que vous admirez et avec qui vous aimeriez travailler ?

  • Hugo : J’adorerais travailler avec Michel Gondry, Joël Pommerat, et Raphaël Quenard.
  • Margaux : Pour moi, ce serait Cyril Teste, Michel Gondry et Thomas Jolly. Ce sont des artistes dont l’univers me fascine.

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