Max
Baraké-Guérin
Max Baraké-Guérin est le gagnant du Prix Olga Horstig 2023, une représentation qui rassemble une vingtaine d’élèves choisis pour leurs qualités d’interprétation.
"Grâce au Cours Florent, on devient un acteur multi-facette, que ce soit par rapport aux techniques de jeu, à la culture théâtrale, ou au montage d’une pièce."
- Quel est ton parcours avant Florent ?
J’ai commencé le théâtre assez jeune, dans des ateliers proposés par l’Ecole Alsacienne où je suis rentré à 7 ans. J’en ai gardé un excellent souvenir et ça a évidemment joué dans mon choix d’être comédien aujourd’hui !
- Qu’est ce qui t’a amené à rentrer au Cours Florent ?
Je n’étais pas un enfant "scolaire. J’étais turbulent, je ne tenais pas en place, j’aimais faire le pitre pour faire rire les autres – c’est comme ça que j’ai découvert que le jeu m’attirait. Après mon bac, mes parents ont cherché un stage de théâtre à Paris et ils ont trouvé le Cours Florent comme ça. Mon stage s’est très bien passé, j’en ai aussi gardé d’excellents souvenirs – d’ailleurs, je croise parfois certains de mes anciens camarades de stage dans les couloirs à Florent !
- Quel est ton parcours au Cours Florent ?
J’ai suivi la formation de théâtre. J’ai été marqué par beaucoup de mes professeurs, notamment Anne Caillère en première année, Florian Pâque en deuxième année, Cyril Anrep et Laurent Natrella en troisième année. Ils m’ont appris ce qu’était le travail, seul comme en groupe, et que le talent ne fait pas tout.
- Quels projets de tes années au Cours Florent as-tu préféré ?
Je pense que mon échéance préférée a été celle "parcours d’un rôle" en deuxième année : on devait choisir un personnage dans une pièce de théâtre, modifier l’ordre des scènes et les répliques pour mettre en avant le parcours du personnage. J’ai choisi Sganarelle. C’est un exercice qui pousse à la créativité de jeu et de mise en scène tout en solidifiant notre apprentissage de l’art théâtral.
- Qu’est-ce que ton parcours à Florent t’a apporté ?
Quand on a confiance en soi et qu’on est assez mûr, on profite pleinement de l’enseignement que le Cours Florent a à nous offrir, c’est-à-dire qu’on apprend à se construire en tant que comédien. Grâce au Cours Florent, on devient un acteur multi-facette, que ce soit par rapport aux techniques de jeu, à la culture théâtrale, ou au montage d’une pièce. J’ai également beaucoup appris grâce aux concours que j’ai préparé avec Florent, notamment le concours de la Classe Libre que j’ai passé plusieurs fois.
- Comment as-tu vécu la préparation du POH ?
C’était incroyable. C’était une des premières fois depuis mon adolescence que je me sentais important au sein d’un groupe soudé pour la construction d’un grand spectacle. Chacun a pu trouver sa place, je me suis enfin senti moi-même !
La préparation du POH était très intense : il fallait toujours qu’on soit force de proposition, on était très libre, on s’entraînait sur des exercices très variés, entre jeux de corps, scènes de groupe, lectures non préparées… mais l’ambiance était tellement positive que tout marchait (ou presque) ! Je me levais le matin avec cette joie qui prend les tripes, toutes mes émotions étaient décuplées par cette sensation de liberté.
- Comment c’était de travailler avec Anne Suarez, la metteuse en scène du POH ?
C’était magique de travailler avec Anne, c’est l’une des plus belles rencontres théâtrales de ma vie. Dès le premier jour, elle a immédiatement instauré une ambiance très positive : elle nous a présenté le projet mi-juillet, en nous disant que tout le monde lui avait déconseillé de monter un spectacle – elle nous a regardé et nous a dit qu’elle avait donc eu l’envie de monter… un spectacle ! Elle a su créer la cohésion dès ses premiers mots, on avait l’impression que c’était nous, derrière elle, face au reste du monde. Elle sait toucher les comédiens et les diriger là où elle veut avec fermeté, bienveillance, sérieux et ambition. On formait un groupe qui l’incluait totalement, ce n’était pas nous versus la metteuse en scène.
- As-tu une anecdote à nous partager sur le POH ?
Mélissa Polonie et moi sommes tous deux versés dans la musique : elle chante, je fais du rap. J’avais déjà fait quelques couplets pendant des cartes blanches, mais on avait tous les deux envie d’amener cette idée une étape au-dessus en rassemblant nos talents. Pendant une après-midi, on a écrit un couplet de rap sur un remix de la musique de Lully pour l’intégrer au spectacle. C’était une après-midi dont je me souviendrai pendant longtemps, on s’est éclatés comme des gamins à écrire des rimes à deux. Malheureusement, ça n’a pas été gardé parce que la pièce était déjà trop longue !
- Quelle est la plus grande différence entre le POH et les autres pièces dans lesquelles tu as pu jouer pour le moment ?
La plus grande différence est que c’est moi qu’on voulait voir sur scène, pas le rôle que j’allais incarner. C’est la partition qui a été mise au service de ma personnalité et pas l’inverse. Autrement dit, j’avais l’impression qu’il n’était pas nécessaire de me faire briller moi-même mais de faire briller mes partenaires, tout en transmettant au public le juste sens du texte.
- Peux-tu nous parler un peu du chemin parcouru avec Mélissa lors du POH ?
Ce que j’aimais le plus dans le rôle de Mélissa – une fille charbonneuse, hyper organisée, qui ne perd pas de temps – c’est à quel point ça lui ressemblait en vrai ! Le rôle de Mel et le mien résonnaient ensemble, puisqu’elle était l’organisée psychorigide et moi l’exubérant extrêmement exigeant, c’était très drôle à travailler.
- Quels sont tes projets pour le futur ? Plutôt théâtre, cinéma… ?
J’ai repris le théâtre dès le lendemain de la dernière du POH, puisqu’on m’a appelé pour reprendre en dernière minute un rôle dans Tumulte, une pièce sélectionnée pour le Festival des Automnales. Maintenant, j’aimerais me concentrer sur les premiers castings, les premiers projets de scènes ; mon objectif final reste le théâtre mais je ne suis jamais fermé au cinéma. C’est sur scène que je me sens le plus heureux aujourd’hui.
Crédit photo : Natacha LAMBLIN