Portrait d'Hélène Theunissen, professeur au Cours Florent Bruxelles
Portrait

Hélène
Theunissen

Hélène Theunissen est professeure de théâtre au Cours Florent Bruxelles.

Campus Bruxelles
Année 2024
professeur

"Comme tout autre métier, celui de comédien.ne.s demande de l’exigence avec soi-même et son travail, courage, persévérance, adaptation, fiabilité, rigueur et flexibilité. Ce que je trouve particulier avec mon métier, c'est la créativité qui l’entoure, qui rend le quotidien terriblement captivant et stimulant."

  • Hélène, tu es actrice et metteuse en scène depuis une quarantaine d'années ; quel a été le déclencheur de ton envie de faire ce métier ? Et quelle a été ta première expérience professionnelle ?

C’est à l’âge de 14 ans que j’ai décidé de choisir ce métier. Un des professeurs de mon école secondaire*, Michel Reszka, était passionné de théâtre. Chaque année, il montait un spectacle et j’y participais. Je sentais qu’il se passait quelque chose sur scène qui me dépassait, j’étais dans mon élément. 

Parallèlement à cela, je me suis inscrite à l’académie de Woluwe-Saint-Pierre (à Bruxelles) dans laquelle je suivais des cours de diction et d’Art dramatique. Mon professeur était André Debaar, un très grand acteur et metteur en scène qui travaillait au Théâtre national. Ce fut une rencontre décisive. Il m’a énormément encouragée et poussée à faire le Conservatoire de Bruxelles, ce que j’ai fait. À la fin de mes trois années au Conservatoire, il a été le premier à m’engager comme jeune actrice au Théâtre national. 

*équivalent du lycée en Belgique.

  • Depuis quand la transmission et la pédagogie font-elles partie de ta vie professionnelle ? 

J’ai commencé à enseigner à l’âge de 30 ans. J’ai monté, durant plus de 10 ans, un spectacle par an dans cette école à l’Athénée de Woluwe Saint Lambert. La troupe existe toujours au sein de l’école, elle s’appelle Les Enfants d’Hélène.

J’avais 35 ans lorsque Bernard Marbaix, professeur au Conservatoire de Bruxelles et comédien avec lequel j’avais eu la chance de jouer, m’a proposé de devenir sa chargée de cours au Conservatoire de Bruxelles. J’y ai enseigné longtemps.

  • Comment cela nourrit tes pratiques en tant qu’artiste ?

Ma pratique de comédienne a grandement nourri celle de pédagogue et vice-versa. La pédagogie est devenue passionnante et nécessaire pour moi dès l’instant où j’ai commencé à la pratiquer. Le contact avec la jeunesse est très ressourçant pour moi. Il m’oblige à rester toujours vigilante. Le théâtre évolue comme le monde évolue. L’artiste que je suis reste en évolution et en réflexion constante grâce à la pédagogie et ma pédagogie évolue sans cesse également en fonction des expériences que je vis moi-même sur le plateau, que ce soit en tant que comédienne ou en tant que metteuse en scène. 

La pédagogie permet la transmission de l’expérience, mais elle oblige à l’observation, à l’analyse, à l’imagination et ces outils sont stimulants pour moi. Je me rends compte à quel point l’exercice quotidien de donner cours m’a permis de m’adapter à toute expérience sur le plateau. Et à quel point ces expériences m’ont toujours inspirée pour adapter ma pédagogie. L’un ne va pas sans l’autre. Être actrice me permet aussi de me mettre à la place des élèves, de comprendre organiquement les problèmes qu’ils peuvent rencontrer et de trouver un langage concret pour les aider à se trouver, à se dépasser.

  • Tu jongles en ce moment avec plusieurs projets : tu donnes cours, tu joues au Théâtre des Galeries, tu prépares le projet à Villers la Ville... Quelle est la clef pour faire face à autant de projets ?

Ma réponse sera courte : la gestion du temps, le plaisir, la passion et la santé. En plus de tout cela, je me suis lancée dans l’écriture toujours animée par ces mêmes désirs. 

  • Cette saison, tu diriges un Module de 3ème année. Sur quoi travailles-tu ?

Je travaille sur des scènes de Shakespeare, Feydeau et Kay Tempest. Trois auteur.ice.s d’époques, d’origines et de styles différents. Je travaille aussi sur des lectures à vue. Ce module est assez particulier dans la mesure où il demande à l'élève de faire preuve d’autonomie, de connaissance de lui-même, de réactivité et d’organisation. Les élèves ont très peu de temps pour préparer leurs scènes. Ils me les présentent, je leur donne des pistes de réflexions, nous discutons de leurs choix dramaturgiques, nous retravaillons les scènes. L’objectif est de leur donner des outils qui leur permettront, plus tard, de préparer au mieux leurs auditions.

  • Quels outils souhaites-tu impérativement leur transmettre ?

Comme tout autre métier, celui de comédien.ne.s demande de l’exigence avec soi-même et son travail, courage, persévérance, adaptation, fiabilité, rigueur et flexibilité. Ce que je trouve particulier avec mon métier, c'est la créativité qui l’entoure, qui rend le quotidien terriblement captivant et stimulant.

  • Quel conseil donnerais-tu à de futur.es florentin.es ?

Ce n’est évidemment pas le métier le plus stable et beaucoup d’élèves sortent de l’école avec un peu d’angoisse. 

Le premier conseil serait la persévérance. Ne pas se décourager. 

Le deuxième conseil serait qu’ils doivent initier des projets, plusieurs à la fois, soit personnels, soit en équipe avec leurs camarades, se tenir comme le pêcheur avec plusieurs cannes à pêche sur l’estacade attendant que le poisson morde, car s’ils attendent le coup de chance, ils risquent d’être déçus. 

Au Cours Florent Bruxelles, beaucoup de choses sont mises en place pour aider, accompagner... Mon dernier conseil serait d’être à l’écoute de ça. L’école est un immense moteur, il faut saisir les opportunités qu’elle propose !

Trouvez les prochains stages à Bruxelles

Partager cet article